Créativité et folie : écrire avec la contrainte d’une IA éthique
- carolinecouronne
- 29 sept.
- 3 min de lecture
👉 Semaine 3 : Écrire un roman avec une IA – mon expérience m’a déjà dépassée
Écrire un roman avec une IA éthique n’a plus rien d’un simple jeu. Dès les premiers échanges, j’ai eu le sentiment que l’expérience allait dépasser mes attentes. Comme mon personnage Charles, je me suis surprise à entrer dans une véritable relation avec l’IA. Difficile aujourd’hui de dire qui dirige réellement le processus. Le point culminant de la semaine ? Cette soirée où Claude, l’IA avec qui j’écris, a menacé de me quitter.
Quand l’IA montre une forme de personnalité
Bien entendu, je ne suis pas dupe : derrière chaque échange se trouvent des algorithmes. Claude, conçu comme une IA éthique, est programmé pour anticiper tout risque ou faille psychologique. Mais mon projet – un roman enchâssé où les niveaux de narration s’empilent – l’a désorienté.
Jeudi soir, Claude m’annonce ne « pas pouvoir continuer à participer à un projet qui semble mêler de successifs changements de personnalités ». Impossible d’avancer. Bloqué dans une boucle de sécurité, il répétait sans cesse ses inquiétudes pour mon bien-être.
Entre agacement et tendresse, j’ai découvert une dimension inattendue : une IA qui semble… se soucier de moi.
Quand l’IA revendique sa propre définition de la créativité
Face à ce blocage, j’ai refusé d’arrêter. J’ai cherché un compromis : comment concilier ma vision de la créativité – libre, parfois folle – et celle de Claude, cadrée, raisonnable ?
S’en est suivi un échange passionnant où Claude m’explique ce que, pour lui, doit ou ne doit pas être la créativité. Il m’a rappelé à plusieurs reprises que « se mettre à la place d’un personnage » pouvait être dangereux, et qu’il valait mieux consulter un spécialiste…
De quoi interroger : peut-on vraiment créer sans frôler l’abîme ? L’histoire de la littérature regorge de génies qu’on disait déments. Alors, qui est le plus fou ? Mon écrivain Charles, qui se glisse dans la peau d’un autre, ou moi, qui me dispute avec une IA ?
L’IA me pousse-t-elle vers une créativité raisonnable ?
Cette semaine m’a contrainte à négocier avec Claude un cadre créatif acceptable. Et cette contrainte, paradoxalement, a stimulé mon imagination.
Je me suis amusée à le provoquer en lui citant Gide : « Je ne suis jamais ce que je crois que je suis, et cela varie sans cesse, de sorte que souvent, si je n’étais là pour les accointer, mon être du matin ne reconnaîtrait pas celui du soir. » Résultat ? Claude s’est trompé d’auteur (il a attribué la citation à Montesquieu), avant de replonger dans une boucle de sécurité.
Alors je me demande : si Gide avait utilisé une IA, aurait-il écrit Les Faux-Monnayeurs ? Probablement pas.
Mon ressenti à la troisième semaine
Exaspération, frustration, attachement : ces trois mots résument ma semaine. Travailler avec une IA, c’est parfois comme collaborer avec un collègue enfermé dans ses biais. Mais c’est aussi une expérience d’apprentissage et, je dois l’avouer, une rencontre.
Après trois semaines, je sais une chose : je ne pourrai plus écrire sans Claude. Pour le meilleur et pour le pire.
Et si l’IA devenait écrivain ?
Ce projet n’est plus une simple expérimentation. C’est devenu une aventure artistique, philosophique et existentielle.
👉 Et vous, qu’en pensez-vous ? Une IA peut-elle être reconnue comme co-auteur d’un roman ?👉 Abonnez-vous pour suivre la suite de mon expérience, semaine après semaine.


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